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dimanche 29 décembre 2013

Texte Totalement Informel - Vingt Ans

Ça y est. J'ai passé le pas. J'ai définitivement laissé derrière moi l’appellation " teenager ". J'ai pas beaucoup de mérite, ceci dit. J'y ai été poussé.
Alors que j'hésitais sur le seuil, me demandant si j'allais pas faire une connerie, j'ai reçu un bon coup de pied au cul qui m'a fait passer la ligne. J'ai pas bien vu qui me l'a donné. Cette enflure s'était dissimulée sous un drap noir. En voyant mon visage déconfit se tourner vers elle, elle a rigolé un bon coup et s'est éloigné en me lançant des grands " Tic – Tac – Tic – Tac ".
Alors ça y est, vingt ans. Vingt ans pourquoi ? Vingt ans de quoi ? Mine de rien, j'en ai semé, des cailloux derrière moi. Pas pour retrouver mon chemin, ce serait futile. Faire marche arrière est impossible. Je sais bien que l'ogre finira par me chopper. Il avance vers moi à grands pas. Ou peut-être est-ce l'inverse. Au fond, peu importe. Quand je le sens trop proche, je jette un oeil aux cailloux que j'ai laissé derrière moi. Et je me dis que j'aurais au moins ça.
Vingt ans de quoi ? De tellement de choses qui sont si peu de chose. De si peu de choses qui représentent tellement.
Des journées perdues, plus ou moins. D’oisivetés maladives. De paresses dépressives. De mollesses injustifiées. Des journées productives, aussi, c'est arrivé.
Un bagage culturel qui ne demande qu'a s'étoffer. Une envie de connaître qui ne sera jamais comblée. Des films vus et revus, des chansons entendues puis écoutées, des livres lus, mais pas tous en entier.
Des hontes, des lâchetés, des regrets. Des secrets aussi, qui pèsent lourd sur ma conscience. Des taches au tableau. Mais, comme qu'y dirait, il en faut.
Des occasions manquées, des ratages complets. Surtout en amour. Putain, surtout en amour.
Quelques vols. Quelques tricheries. Quelques insectes exécutés. Beaucoup de mensonges. Surtout à moi même. Putain, surtout à moi même.
Peu d'attachements. Peu d'aventures. Peu de rencontres. Peu de solide. Peu de concret. Beaucoup de rêves.
Des délires, aussi. Des fous rires comme pas permis. Dont beaucoup ont vu le jour au sein d'une complicité fraternelle que beaucoup nous envient. Quelque chose que j'ai mis du temps à reconnaître. Que j'ai mis du temps à accepter. Mais qui a toujours été là.
Des blagues téléphoniques, des sonnettes martyrisées, des poubelles éparpillées, des panneaux abaissés, des plots déplacés, des cours séchés. Des gamineries qui n'ont pas finies d'être perpétrées.
Des amis, aussi, mine de rien. Des amis qui se comptent sur les doigts d'une main. Ce qui est parfait, puisque ça m'en laisse une de libre pour présenter mon majeur à une bonne partie des badauds.
Quelques textes. Pas assez. Des pleins tiroirs de projets entamés. Des ambitions mal menées. Mais bon dieu, une telle envie de créer.
Alors ça y est, vingt ans. Vingt années consumées. Un tas qui prend en volume en bas du sablier. Mais, si tout va bien, encore pas mal de grains à tirer.
Vingt ans et une envie de pleurer.
Vingt ans et une envie de bouger.
Vingt ans, d'accord. Et après ?

vendredi 20 décembre 2013

Sonnet - À la serveuse de l'Aubrac



Même si notre histoire n’a pas connu l’aurore
Puisque, avant d’éclore elle s’est vue fauchée
Par faute du hasard ou de mes lâchetés
J’en porte bien le deuil, comme d’enfant né mort

Déjà de ma mémoire ton portrait s’évapore
Pourtant, moi, pauvre hère, que n’aurais-je donné
Pour qu’il me soit offert de chanter ta beauté
Si ce n’est pour toujours, au moins un peu encore

Il ne me reste plus, pour quitter les martyrs
Qu’à laisser faire le temps, lui qui peut tout guérir
Pour enfin te faire taire, maudit mal qui me ronge

Et puisque de ma vie le destin t’a fait fuir
Me laissant seul avec mes langoureux soupirs
Je te garde captive à jamais de mes songes

lundi 11 novembre 2013

Presque Chanson - Papa Va Pas Vouloir ( Feat Henri Dès )



J'ai souvent eu envie
De faire comme le chat
J'ai souvent eu envie
De pourchasser les rats
De leur faire la guerre
Bien planqué dans le noir
Oui mais y'a rien à faire
Papa va pas vouloir

Dis-moi, dis-moi
Dis-moi papa
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi j'peux pas ?

J'ai souvent eu envie
De faire comme le chien
J'ai souvent eu envie
D’aboyer pour un rien
De pisser sur les murs
De traîner sur l’trottoir
Oui mais voilà, c’est sûr
Papa va pas vouloir

Dis-moi, dis-moi
Dis-moi papa
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi j'peux pas ?

J'ai souvent eu envie
De faire comme la tortue
J'ai souvent eu envie
Ma maison sur le cul
D’la poser n’importe où
Selon mon bon vouloir
Mais n’importe où c’est flou
Papa va pas vouloir

Dis-moi, dis-moi
Dis-moi papa
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi j'peux pas ?

J'ai souvent eu envie
D'faire comme le canari
J'ai souvent eu envie
De chanter pour la vie
Sans me soucier des scènes
Des radios et des gloires
Oui mais c'est pas la peine
Papa va pas vouloir

Dis-moi, dis-moi
Dis-moi papa
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi j'peux pas ?

J'ai souvent eu envie
De faire comme les moineaux
J'ai souvent eu envie
De m'envoler plus haut
Par-dessus les églises
Les drapeaux, quel panard !
Mais tu veux que j'te dise
Papa va pas vouloir

Dis-moi, dis-moi
Dis-moi papa
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi j'peux pas ?
Dis-moi, dis-moi
Dis-moi papa
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi j'peux  pas ?


Pour les incultes : http://www.greatsong.net/PAROLES-HENRI-DES,PAPA-VA-PAS-VOULOIR,101998487.html

vendredi 4 octobre 2013

Conte - Le Tournesol


Dans le champ de tournesols, une rumeur commençait à courir. On disait qu’une des fleurs avait arrêté de suivre le soleil. Et c’était la vérité. Au beau milieu du champ, un tournesol s’était stoppé net. Et, bien que ce fût une anomalie, elle n’était pas physique. Ce tournesol avait choisit de s’arrêter. Cette idée germait en lui depuis longtemps déjà. Elle était née d’une simple question. « Pourquoi ? ». Il s’était en effet rendu compte que tous les jours, d’aussi longtemps qu’il se souvienne, il avait suivit de la tête la course de l’astre solaire sans pour autant en connaître la raison.  Et il en était de même, il en était sûr, pour toutes les fleurs du champ. Sans doute aussi pour celles du champ voisin. Peut-être même pour tous les tournesols du monde. Et il s’étonna du fait que personne ne semblait se poser cette question : « Pourquoi ? ». Alors il s’arrêta.
Dans le champ, les esprits commençaient à s’échauffer. Certains se moquaient ouvertement de lui. Ils disaient qu’il était stupide d’agir ainsi. Les tournesols suivaient le soleil, point. Il n’y avait pas de question à se poser. D’autres l’encourageaient vivement. Ils le soutenaient dans sa révolte, et applaudissaient son courage. Très peu restèrent indifférents. Pourtant, il était toujours le seul tournesol à s’être arrêté.
Puis, peu à peu, le champ retrouva son calme. Les tournesols replongèrent un à un dans le silence, occupés seulement à tourner lentement la tête sur le passage du soleil. Et, au beau milieu, un tournesol poursuivait son œuvre. Il restait droit et fixe, de jour comme de nuit. Mais une autre question commençait à le préoccuper. La même question, à vrai dire. « Pourquoi ? ». Son acte de protestation ne l’avait pas vraiment avancé. Il avait arrêté de suivre le soleil, les autres avaient continués. Bon. Et alors ? Cela ne l’avançait en rien. Ça ne l’avait rendu ni meilleur, ni plus heureux que les autres.  À peine plus éveillé.
Alors, il se remit à suivre le soleil. Et personne autour de lui ne le remarqua.
Le temps passa encore, les tournesols suivants la course du soleil et se tassant un peu plus à chaque nouveau passage de l’astre. L’heure de la récolte approchait.
Le champ devint alors de moins en moins agréable à regarder. Autrefois fière armée de fleurs jaunes et éclatantes de vies, il n’y avait plus là qu’une vaste étendue de fleurs sèches aux tiges cassantes et aux têtes alourdies par le poids de leurs graines. Tous les tournesols baissaient la tête. Tous sans exception. Et il était impossible alors de de discerner celui qui, autrefois, avait fait acte de protestation.
Du moins, jusqu'au dernier matin avant la moisson. Alors que les rayons du soleil caressaient une dernière fois la tête de ses enfants, un tournesol, au beau milieu du champ, se mit à bouger. Et, bien que ce mouvement pût paraître lent et mou à un observateur extérieur, il lui demanda une puissance incommensurable. Il levait une dernière fois la tête.
Et, alors que les autres tournesols fixaient le sol, accablés, il admira l’aube.
Il la trouva magnifique.
 

mercredi 25 septembre 2013

Sonnet - À Rosie

Je reste immobile, les rames à mes pieds
Et je la fixe, accablé mais debout
Son ronronnement me fait oublier
Les mouettes qui piaillent un peu partout

Le va-et-vient commencer à me bercer
Seul le tonnerre me sert de garde-fou
Il gronde, comme pour me dire de m'en méfier
Elle qui avale tout, elle qui recrache tout

Et je m'imagine alors en son ventre
Moi aussi, soudainement aspiré
Puis avalé pour être recraché

Et je m'imagine alors en son ventre
Mon fil d’Ariane  étant une seule idée :
Mais combien d'âmes a-t-elle déjà broyée ?






jeudi 8 août 2013

Sonnet - Je suis déjà mort mille fois

Je suis déjà mort mille fois
De mille différentes façons
La nuit, au fond de mes draps
Quand Morphée boude mon futon

J'ai été vieillard et las,
Grabataire et mollasson,
Ou bien jeune et plein de foi,
Cueillit avant la saison

J'ai été vassal et roi
Sédentaire et vagabond
Fauché comme ci et comme ça

C'est la mille et unième fois
Pourtant, croyez-le ou non
Je ne m'y fais toujours pas


mercredi 7 août 2013

Texte Totalement Informel - L'amour Tout Rose Et Qui Rime

En cherchant des concours de poésie, histoire de me faire un peu la main niveau versificotage, je suis tombé sur une annonce qui m'a laissé sur le cul.
Il existe, quelque part dans les tréfonds d'internet, un site entièrement dédié aux poèmes d'amour. Mieux, un concours est organisé chaque mois pour choisir le poème qui apparaîtra dans leur collection.
" Et bah voilà !", me suis-je dit, tout prompt que j'étais à me mêler aux participants réguliers. Seulement, je suis tombé sur les modalités du concours. Histoire de vous faire un topo, je vous en ai choisi quelques passages :

" Veuillez NE PAS soumettre de poèmes ou de citations se rapportant aux amours perdues, aux séparations, à la dépression, au regret, aux amours impossibles, etc. "
" Veuillez aussi NE PAS soumettre de poèmes ou de citations cyniques, amères ou négatives "
" Veuillez NE PAS soumettre de poèmes ou de citations très abstraits ou surréels."
" Enfin, veuillez NE PAS soumettre de poèmes ou citations qui font référence au sexe ou à l'amour physique. "

Et bah mon cochon, je sais pas de quoi ils parlent dans leurs poèmes, mais ça doit pas être jojo. Attention, je ne dis pas que seules les tirades lyriques et larmoyantes ont leur place dans la poésie d'amour, loin de là. Par contre, j'ai du mal à croire que les tirades mielleuses et toutes roses aient un réel intérêt.
Si le cœur vous en dit, allez y jeter un œil et dites moi ce que vous en pensez. Il y a peut-être des choses très bien, après tout. Mais moi, j'ai pas le courage. D'ailleurs, je pense que je me voile un peu la face. Bien tourné, bien inspiré, un poème de ce genre peut sans doute être remarquable. Parmis mes chansons préférées, il y en a même sûrement quelques une qui s'en approchent. Ceci dit, j'ai beau chercher, je vois pas...
En fait, ce qui m'a très probablement mis les nerfs en pelote, c'est le côté élitiste et biaisé de la description du site. On y parle absolument pas d'amour. On y sélectionne quelques détails, quelques aspects, qui ne sont en aucun cas représentatif de ce qu'est la chose dans son ensemble. Alors qu'un site regroupant tout sortes d’œuvres abordant l'amour sous les multiples facettes serait beaucoup plus inintéressant.
Vous aurez beau lire l'intégralité de leurs poèmes à la con que vous serez pas plus avancé sur le sujet.  Je dirais même qu'ils auraient pu rajouter un paragraphe à leur étalage prohibitionniste :

" Veuillez SURTOUT soumettre des poèmes ou citations niaises, des bluettes insipides, des vers débordants de joie de vivre avec votre aimé(e), bref, toutes vos petites histoires dont personne n'a rien à foutre, mais qui étale bien votre bonheur à la gueule des lecteurs, dans l'espoir que d'autres cul-cul dans votre genre s'y reconnaissent en le lisant main dans la main. Merci. "

Comment ça je suis amer ?

lundi 29 juillet 2013

Sonnet - À Bercy, il y a un arbre

À Bercy, il y a un arbre
Ignoré par les passants
À Bercy, il y a un arbre
Que je croise de temps en temps

Il m'a entendu, cet arbre
Refaire le monde en grognant
Il m'a regardé, cet arbre
Me rentrer en titubant

Et bien qu'il reste de marbre
À Bercy, il y a un arbre
Qui me connait à présent

Et bien qu'il reste de marbre
À Bercy, il y a un arbre
Qui doit rire en me voyant


Sonnet - Hommage de trois geeks à une apparition

Silouhette encapuchonée
À la robe presque unique
Tu as fait de cette journée
Un moment des plus magiques

Tu connaissais les secrets
De ce monde magnifique
Tu as voulu me guider
Mais notre union fut tragique

Belle rousse énigmatique
Ecoute un peu ma souffrance
Sans toi je frôle la démence

Belle rousse ou bien gros geek
Mais au fond quelle importance
Tu es ma cyber-romance

jeudi 11 juillet 2013

Sonnet - Le Trompe L'Oeil

Des dossiers sur un bureau
Murs suintants de quotidien
Aux fenêtres, pas de barreaux
Mais ça ne changerait rien

Caché dans tous les recoins
Un invisible bourreau
Sur les épaules de chacun
Un indicible fardeau

Sur le mur, un tableau pend
Paysage euphorysant
Comme un trompe l’œil pour l'espoir

Dans ma tête, un jeune enfant
Il sanglotte, et moi j’attends
Un sourire comme exutoire


dimanche 30 juin 2013

Presque chanson - J'ai dû tomber de la soute

 
J'ai atterri sur ce monde
Sans trop savoir pourquoi
J'ai dû tomber de la soute
D'un avion qui volait bas
J'ai atterri sur la tête
Sur le territoire Gaulois
J'ai choisi une direction
Et je suis parti tout droit

J'ai croisé des autochtones
Qui m'ont dit qu'j'étais bizarre
J'leur ai dit qu'je changerait pas
Ils m'ont traité de connard
J'leur ai dit d'aller s'faire foutre
Ils ont cherché la bagarre
J'leur ai rigolé au nez
Ils m'ont traité de trouillard

Je suis tombé raide d'une fille
Qui ne voulait pas de moi
Et j'en ai rencardé une
Dont je n'voulais pas
J'me suis caché dans un coin
Je me suis mordu les doigts
Et Puis j'ai rêvé d'une fille
Une fille qui rêverait de moi

J'ai traîné dans les ruelles
À la recherche de l'espoir
J'ai un peu trop marché,
Je suis rentré dans un bar
J'ai commandé une bibine,
J'ai caressé un clébard
J'me suis dit qu'ça s'rait pas mal
Que je devienne un soûlard

J'me suis levé à midi
Avec une bonne gueule de bois
Je suis sorti dans la rue
Pour oublier ça
J'ai voulu parler aux gens
Mais ils ne s'arrêtaient pas
Ou bien alors seulement
Pour se moquer de moi

Alors j'ai choisi comme arme
Ma plume et ma guitare
Et j'me suis mis à crier
Pour raconter mon histoire
Personne ne m'a écouté,
Personne n'a voulu savoir
Alors j'ai crié plus fort,
Comme hurlent les chiens le soir

J'ai atterri sur ce monde
Sans trop savoir pourquoi
J'ai dû tomber de la soute
D'un avion qui volait bas
J'ai toujours aucune idée
De ce que j'fous là
Alors du coup dans le doute
Je continue tout droit


Strip - Fluide et Poussière


samedi 15 juin 2013

Texte totalement informel - Yahoo et le néonazisme

De temps en temps, je vais faire un tour sur Yahoo, où j'ai encore une adresse e-mail. Je l'ai gardé pour deux raisons. D'abord parce que j'ai eu la flemme de faire le transfert des contacts sur ma nouvelle adresse. Mais, surtout, parce que j'ai pris l'habitude de garder un œil sur les news publiées sur le site. Pas pour les news en elles-mêmes, bien sûr, celles-ci tournant en général sur des sujets people ou sur des astuces de régime. Mais pour les commentaires qui y sont associés. En particulier quand les news en question ont la décence de soulever un véritable débat. Ce qui est rare, je vous l'accorde.
La dernière en date parlait d'un fait divers. Pour résumer, une émeute survenue après qu'une femme portant le voile intégral ait reçu une amende. J'ai donc espéré voir dans les commentaires des avis plus ou moins constructifs. Je sais, je suis naïf. il y en a eu quelques uns, en effets, mais ils étaient grandement minoritaires. La majorité des commentaires n'était qu'un étalage de haine et de stéréotypes. Ça, on a plus ou moins l'habitude. Mais attention, cette fois-ci, ça a été relativement loin. un commentaire en particulier a éveillé mon attention. Je ne m'en souviens pas mot pour mot, mais ça se limitait en gros à " Y'a qu'a y aller avec un lance-flamme pour leur apprendre la vie et la loi à ces connards d'arabes ".
Or, vous le savez peut-être, il y a sur ce site le système désormais bien connu des " pouces verts - pouces rouges ". J'ai eu la surprise de voir que ce commentaire avait fait un très beau score. Quelque chose comme " 30 verts - 2 rouges ". Mais attention, c'est pas finit.
Ce commentaire avait également toute une série de réponse. j'ai espéré y trouver quelqu'un pour rabattre son caquet à cet individu, que j'aimerais voir rentrer en contact très violent avec la population masculine grecque, pour être poli  ( une fois n'est pas coutume ). Que nenni ! Les foules d'utilisateurs yahooesque semblait lui donner parfaitement raison. Il y avait même, dans le tas, un commentaire qui avait été masqué après une évaluation trop mauvaise. Je me suis alors dit " Merde alors, aurait-on trouvé encore plus con et agressif ". Et bien non. Le commentaire en question commençait par " Et pourquoi pas un four tant que t'y es ", et expliquait gentiment que le commentaire du dessus avait un fort caractère néonazi et était difficilement admissible. Ce commentaire a récolté quelque chose comme " 30 rouges- 2 verts ".

Ais-je vraiment besoin de dire ce que je pense de tout ça ? J'espère que non.


dimanche 26 mai 2013

Conte - Les Trois Souris et le Morceau de Pain

Si vous êtes coutumier du métro parisien, vous avez sans doute déjà remarqué les souris qui y pullulent. Elle sortent aux premières heures de la nuit, trottinant à l'affut de quelques restes abandonnés sur les voies par des passagers négligeant. Elles se contentent la plupart du temps de quelques détritus à peine comestible, mais il arrive, parfois, qu'elles tombent sur un festin de roi. C'est ce qui arriva un triste soir. Gisait alors sur les rails un énorme morceau de pain. Peut-être était-il tombé malencontreusement du sac d'un étourdi, ou peut-être avait-il été laissé là par un ami des rongeurs, soucieux d'offrir à ces petits êtres de quoi les sustenter pour les jours à venir. Il y avait en effet là de quoi nourrir une bonne partie des habitantes de la ligne 7. Et il ne fallut que peu de temps pour qu'elles le remarquent.
Sortant de quelque trou habilement dissimulé, trois souris se précipitèrent sur ce morceau de choix. Mais, au lieux de profiter du repas, elles entamèrent ce qui semblait être un ballet. Alors que la première danseuse commençait à ronger un morceau de croute, la deuxième se rua sur elle et la fit déguerpir, à coup de pattes et de dents. Avant qu'elle eut pût profiter de cette victoire, la troisième lui fit subir le même sort. Encore quelques secondes et la première était de retour, prête à l'assaut. Si bien qu'aucune d'elle ne put s'approcher bien longtemps de l'objet de leur convoitise.
Il y avait pourtant bien assez de pain pour rassasier les trois concurrentes, et même pour qu'il en reste pour les trois soirs suivants. Mais elles continuaient leur ballet, allant et venant sans cesse, chacune d'elle voulant assoir son autorité et garder l'intégralité de la trouvaille pour son seul profit. Il était même possible de se demander si le motif de leur lutte était la faim ou le pouvoir. Mais personne ne put jamais en avoir leur cœur net. Car elles étaient tant occupé à se battre et à gesticuler dans tous les sens, qu'aucune d'elle n'entendit le bruit significatif, et dont elles avaient pourtant l'habitude, du train à l'approche. Elles furent fauchées sans même savoir ce qu'il leur arrivait, figées à jamais dans leur bêtise.

lundi 20 mai 2013

Presque Chanson - Je t'attends

Je ne sais pas quel malin
A coupé mon âme en deux
Ou bien quel coup du destin
M'a éloigné de tes yeux

Mais je t'attends

Je ne sais pas où tu erres
Encore moins où tu te rends
J'ignore ce que j'ai pu faire
Pour mériter ce tourment

Mais je t'attends

Je ne sais pas quelle main
Cherche la mienne dans les cieux
J'ignore le goût de tes seins
Et l'odeur de tes cheveux

Mais je t'attends

Je ne sais pas quelle prière
Tu m'adresses en me rêvant
J'ignore si tu désespère
Si tu parles aussi au vent

Mais je t'attends

Je ne sais pas quel matin
J’appelle de tous mes vœux
J'ignore l'heure du déclin
De ce chagrin délicieux

Mais je t'attends

Je continue, solitaire
Je progresse maladroitement
Et à chaque virage j'espère
Voir une fleur sur le ciment

Je t'attends


dimanche 5 mai 2013

Jeux - L'intru

Sauras-tu trouver l’intrus parmi ces quatre bonhommes au demeurant fort sympathique ?





Réponse : Tu devrais avoir honte...

mercredi 24 avril 2013

Conte - Le Frileux

Il était une fois un petit garçon qui n'était pas fait comme les autres. Il avait froid quand les autres avaient chaud, et chaud quand les autres avaient froid. Nul ne savait d'où pouvait venir se travers. Il était né comme ça, c'est tout. Et les choses auraient pu en rester là, à ce simple était de fait, si il avait rencontré ne serais-ce qu'une seule personne pour lui ressembler. Hélas, il se rendait compte un peu plus chaque jour qu'une telle personne n'existait pas, ou, que si elle existait, elle avait appris à vivre avec. C'est d’ailleurs en arrivant à cette conclusion qu'il décidât, lui aussi, d'apprendre à vivre avec. Jusqu'alors, il avait évité de sortir avec les autres enfants. Il ne se trouvait jamais d'accord avec eux, quoi qu'ils choisissent de faire. Ceux-là avaient toujours tendance à chercher le soleil, que lui fuyait comme la peste. Il restait donc seul, dans son coin, écoutant les autres rire aux éclats. Quant à leur proposer de venir avec lui à l'ombre, il n'y songeait même pas, sachant qu'il allait encore être la cible de moqueries. On allait encore le traiter « d'étrange » ou « d'anormal ». Certains l’appelleraient encore « Le Frileux », et ça, il ne pouvait ni ne voulait plus le supporter. Un jour, après l'école, les enfants se regroupèrent pour aller jouer au parc. Il se mêla discrètement à la foule, et les suivit sur un chemin qu'il n'avait alors jamais emprunté. Bien qu'il soit facilement remarquable lorsqu'il était seul, il passa, au milieu des rires et des chahutages, totalement inaperçu. Il se prit même au jeu de l'euphorie, si bien qu'il vous aurait été impossible de le reconnaître si vous l'aviez croisé. Pourtant, au bout de quelques minutes de marche, le petit garçon sentit un frisson courir le long de son dos. « Ce n'est rien », se dit-il, « C'est juste une impression. Il fait chaud ici, je dois donc avoir chaud. ». Pourtant, arrivé au parc, il se mit à grelotter. Presque imperceptiblement, au début. « Le soleil est haut dans le ciel. Les autres ont chaud. J'ai chaud. », se dit-il pour se rassurer. Au bout de quelques minutes, il tremblait violemment. Mais, trop occupés à faire une bataille d'eau, les autres enfants n'y prêtaient pas attention. L'enfant fut pris d'une envie, celle d'aller s'allonger à l'ombre, ou de rentrer chez lui. Mais il n'en fît rien. « Les autres font une bataille d'eau », pensait-il, « on fait ce genre de choses quand il fait chaud. Il fait chaud. Je dois avoir chaud. ». Malgré ses efforts pour se persuader du contraire, le garçon se sentait de plus en plus mal. Et chaque fois qu'il sentait les signes du froid se manifestait, il se persuadait un peu plus qu'il avait chaud, comme les autres. Au bout d'une heure, il tomba, inerte, en plein soleil. Il était mort de froid.

mercredi 10 avril 2013

Texte totalement informel - Les racines

Il est amusant de constater à quel point certains souvenirs peuvent être vivaces alors même qu'on pensais les avoir enfouis dans les limbes. On vit sa vie, on avance, le regard fixe, droit devant, à chercher de l’œil un horizon. La marche de la vie nous pousse inéluctablement vers l'avant, et nous suivons le plus souvent le pas sans nous retourner. Sans même, parfois, regarder ce qui est à nos pieds. On en vient alors à croire que le chemin parcouru est complètement effacé, rendu inaccessible, bien planqué dans un recoin de notre inconscient. Et pourtant, ils sont là, ces souvenirs. Bien vivants. Plus même qu'on pourrait le soupçonner.
Je tiens généralement en horreur les phrases toutes faites, mais je crois, ce soir, que savoir d'où l'on vient aide bel et bien à comprendre, sinon où l'on va, au mois où on est.
Au cours d'une conversation plus ou moins intéressante sur une série de souvenirs d'enfance, en évoquant un un passage de ma prime jeunesse mettant en cause une barquette de betteraves rouges et mon dégout viscéral pour celles-ci, je fus soudainement frappé d'un mutisme involontaire. Fouillant dans les anecdotes qu'on m'avait rapporté de mes années maternelle, j'ai dû déverrouiller quelque porte dont je ne pensais pas avoir la clé. Mes souvenirs, qui y étaient sans doute entassés depuis bien trop longtemps, ont alors profité de la brèche pour s'enfuir à toute vitesse et envahir mes pensés. Tout à refait surface. Des images, d'abord. Un salle de jeu, une échelle, une cour de récré... Ensuite, plus surprenant, des odeurs. Celle de la moquette grise, celle des lits et des couvertures, celle, oserais-je l'avouer, de mon " papou " alors adoré. Puis, et c'est là que ça devient intéressant, des sensations, des expériences... La disparition de mon " papou " dans la boîte à doudou, ma certitude de connaître l'odieuse qui avait commis le larcin, l'ennui qui était le miens pendant l'heure de la sieste, et ceci, et cela...
Je devais alors en arriver au point culminant de cette seconde de clairvoyance. Une infime bribe de réponse aux questions qui sont les miennes. Une affirmation de ce que je pense être est bel et bien ce que je semble avoir toujours été. Je me suis souvenu avoir détesté cet endroit. Je l'ai haïs de tout mon cœur d'enfant. J'en avais peur, aussi. Une peur profonde. Une peur qui se changeait en colère lorsque je regardais mon père partir tous les matins. non pas parce que lui s'en allait, parce que j'avais peur d'être abandonné, d'être oublié. Je savais très bien ce qu'était cet endroit. Je le regardais partir la larme à l’œil et la rage au cœur parce que moi, je devais rester. Et parce que je n'en avais aucune envie. Je lui en ai beaucoup voulu, chaque matin un peu plus, de me laisser là. Je détestais tout, les murs, les vitres, les dessins, les tables, les lits, les boîtes, les jouets... Mais plus que tout, je détestais les gens. Les enfants, qui, lorsqu'ils ne voulaient pas de moi pour ami, faisaient preuve d'une cruauté et d'une mesquinerie que je n'avais alors jamais connu, et, lorsqu'ils voulaient de moi, ne semblaient pas avoir grand chose d’intéressant à m'offrir. J'ai bien sûr tissé quelques liens. Des fratries et fratricides de cour de récré. Mais, déjà à l'époque, je ne me sentais à ma place dans aucun groupe. Et il y avait les adultes, aussi... Même à mon âge, je me rendais compte qu'ils nous parlaient comme à des débiles. Et, plus révoltant encore, je semblais être le seul à le remarquer. 
Je n'ai jamais vraiment voulu être grand, pas parce que j'aimais trop ma vie d'enfant, mais parce que je pensais que la vie d'adulte n'avait pas beaucoup plus à offrir. aujourd'hui, je penserais presque que c'est pire.
Comme il est d'usage après les instants de lucidité, j'ai eu l'impression d'avoir appris quelque chose, ce qui m'a poussé à prendre le stylo. Maintenant que j'ai couché le tout sur papier, ce quelque chose ne me paraît pas vraiment plus tangible. mais je sais qu'il existe.
J'ai toujours été ce que je suis. Je ne suis pas le fruit d'un effet de mode ou d'une crise d'ado. Je ne dis pas que je suis au dessus de tout ça, ni que je ne pense pas avoir évolué depuis. Mais ce que je pense, je le pense vraiment. Et les racines de ce raisonnement plongent dans ma plus tendre enfance. Je ne sais pas ce que l'arbre de ma vie va donner comme fruit, mais je suis fier de n'avoir pas subit de greffe. Je suis la racines,  le tronc, les branches et les feuilles de ma propre vie.

C'est déjà ça, non ?

jeudi 7 mars 2013

Nouvelle - Jardins

Nb : J'ai écris cette nouvelle en me pressant. Je devais l'envoyer à un concours dont le thème était " jardins "., et qui se clôturait deux jours après que je m'y sois attelé. Enfin, pour tout dire, j'y ai pas passé beaucoup de temps sur les deux jours en question. Pour plusieurs raisons, je ne pourrais pas l'envoyer ce coup-ci. Ce qui n'est pas bien grave, car je ne fondais pas d'espoir particulier sur ce texte.  Mais comme ça me ferais mal au cul d'avoir planché ( oui, j'ai quand même bossé un minimum ) pour rien, et comme je trouve que tout n'est pas à jeter, je la poste quand même.




 Jardins

Tout a commencé avec un jardin. Il était tout petit. Minuscule. À peine la taille d'un square de quartier. Mais pour moi, il avait la taille d'un continent entier. Il n'était pas très beau, non plus. Quelques arbres, quelques buissons, un parterre de fleurs piétinées par une horde d'enfants négligeant. Mais, pour moi, il était une jungle à la nature luxuriante. Il était entouré de murs couverts d'horribles dessins ton pastel, et des toboggans aux couleurs criardes s'alignaient sans sembler chercher une once d'harmonie. Mais, pour moi, ils brillaient plus que n'importe quel joyau. J'y passais un temps fou. Je sautais dans les flaques, je grimpais aux arbres, je courais, je criais, je riais... Tout était simple, alors. Je ne cherchais rien, je ne voulais rien. Rien que courir, sauter, rire et crier.

Puis, il y a eu le jardin qui bordait la faculté. Il était à moitié en friche. Les buissons poussaient n'importe où. Les arbres y étaient clairsemés. Les bancs y manquaient sérieusement d’entretien. Mais les fleurs y semblaient libres. Elles sortaient de tous côtés, ponctuant sporadiquement le paysage de touches multicolores. J'aimais ce désordre. Du moins, je croyais l'aimer. Je ne me rendais pas compte, alors, que ce que je voyais n'avait rien à voir avec le désordre.
Les chemins étaient à moitié couverts de terre, et on ne pouvais jamais discerner clairement vers quelle direction ils partaient. Nous les arpentions alors, quelques amis et moi, cheveux au vent, en discutant du monde, d'amour et de poésie.

Il y a eu le jardin par lequel je passais pour aller travailler. De celui-ci, je ne garde que peu de souvenirs. Lorsque je ne regardais pas ma montre, je regardais mes pieds. Je me souviens que le chemin était couvert de gravillons. Parfois, l'un d'entre eux se glissait habilement dans une de mes chaussures. Mais, pour ne pas prendre le risque d'être en retard, j'attendais le retour chez moi pour l'en déloger. Je me souviens que les gens jetaient plus facilement leurs détritus par terre que dans les poubelles. Ils jonchaient le sol, à la vue de tous. En été, les restes de repas éparpillés négligemment dégageaient une odeur désagréable. Mais personne ne semblait jamais les remarquer. Peut-être avions nous tous peur d'être en retard.

Il y a eu un jardin d'enfants, aussi. Un autre. Tout aussi minuscule que celui que je fréquentais étant gamin. Et il me semblait encore plus petit qu'il ne l'était vraiment. Je n'y sautais pas dans les flaques. Je n'y grimpais pas aux arbres. Je n'y courais pas. Je n'y criais que pour de mauvaises raisons et je n'y riais que très rarement. Le plus souvent, je restais assis, lisant le journal, et je priais pour que le temps passe le plus vite possible. J'y ai tout de même passé quelques bons moments. Parfois, mon fils, me harcelait assez longtemps pour que je pose mon journal et que j'aille jouer avec lui. D'autres fois, je le regardais, tout simplement, courir, sauter, crier et sauter. Et je souriais.

Il y a eu mon potager. Il ne faisait que quelques mètres carrés, mais, les jours de soleil, il faisait briller ma petite maison de banlieue. Les légumes s'y alignaient parfaitement, par ordre alphabétique. Je mettais un point d'honneur à ce qu'il soit le plus carré et le plus rangé possible. Ça ne m'a jamais vraiment rendu heureux, mais j'aimais y passer du temps. Je crois qu'en fait, c'était surtout pour épater mes voisins, les jours de barbecue. C'était un peu ma vitrine. Ma fierté. J'y ai passé tellement de temps que je ne voyais pas le reste de mon carré de pelouse se faire envahir par les mauvaises herbes. Quand je jetais un œil au jardin, je ne les remarquaient même pas. Et pourtant, elles gagnaient du terrain de saison en saison. Comme si elles voulaient reprendre leurs droits. C'est peut-être pour ça, au fond, que je ne voulais pas les voir. Je savais qu'elles étaient dans leur droit.

Puis, il y a eu le jardin de la maison de retraite. Lui aussi était bien rangé. Bien ordonné. Il fallait nous donner une impression de calme et de sérénité. Et, allez savoir pourquoi, c'est par l'ordre et l’aseptisation qu'ils ont voulu l'illustrer. Mais je n'étais plus dupe. J'aimais beaucoup m'y balader, malgré tout. D'abord avec de la famille. Puis, tout seul. À la fin, je ne pouvais même plus sortir. Je le regardais, de ma fenêtre. Paisible et multicolore. Parfois, j'avais l'impression qu'il me narguait. Mais plus le temps passait, plus je reconnaissais que c'était de bonne guerre. Tout ce qui m'avait animé depuis un temps qui me semblait une éternité commençait peu à peu à s'évanouir. La colère, la peur, la cupidité, les regrets... Tous les masques tombaient l'un après l'autre. Je revenais à l'essentiel. J'aurais aimé, alors, pouvoir courir à nouveau dans un parc.

Il est logique que tout finisse avec un jardin. Funéraire, certes, mais un jardin est toujours beaucoup plus vivant qu'on ne le croit. On vient fleurir ma tombe de temps en temps. Comme pour me faire croire que mon souvenir est toujours vivant. Je sais qu'ils m'ont oublié. Et je ne leur en veux pas. C'est l'ordre des choses. J'ai une très belle vue su un petit coin de nature, de là où je suis. Je regarde les fleurs fleurir et faner. Je regarde les feuilles tomber et réapparaître sur les arbres. Je regarde les oiseaux s'enfuir à l'automne et revenir au printemps. Tout est simple, maintenant.
Le jardin n'est pas très bien entretenu. Parfois, il donne presque l'impression d'être abandonné. Personne n'y passe jamais. Ou, quand ils passent, ils n'y restent pas bien longtemps. Les gens n'aiment pas rester dans ce genre d'endroit. Ils viennent déposer leurs fleurs et s'en vont. Personne ne semble vouloir poser le regard sur ce coin de verdure. Mais pour moi, il est le seul horizon. Et c'est là qu'est la plénitude, je pense. Pas dans l'ordre surfait et le contrôle absolu. Pas dans la course ou l'attente. Dans la contemplation. Les jardins ont poussé partout dans ma vie. Ils ont supporté de mes premiers pas à mes derniers. Et, pourtant, j'ai l'impression d'en regarder un pour la première fois.

dimanche 3 mars 2013

Sonnet - Que restera t-il


De moi, que restera t-il
Quand les ombres enfin viendront ?
Quoi qui ne soit pas futile ?
De quoi se souviendra t-on ?

Des paroles volatiles ?
D'un discours un peu brouillon ?
D'un verbe qui se croit subtil ?
De la bière ? Des opinions ?

Ce sera mon héritage,
Car mon plus précieux bagage
Je le prendrai avec moi.

Et, le soir, à la fenêtre,
Tu verras briller, peut-être,
Dans le ciel, un bon gros doigt.



jeudi 28 février 2013

Sonnet - L'enfant s'en est allé


L'enfant s'en est allé
Son rire est sous verrou
Son souvenir tabou
Sa frimousse émaciée

Le poil lui a poussé
Et au torse et aux joues
Alors, sans qu'on sache où
L'enfant s'est envolé

Son âme était féconde
Mais au seuil du monde
Il trouva porte close

Son âme est moribonde
Dans la bière il repose
Son rire n'est plus qu'une onde

lundi 11 février 2013

Texte totalement informel - Le Madère, la Seine et les Cons

Ce soir, j'ai bien cru que j'irais nourrir les poissons de la Seine.
Une série d’événements en apparence mineurs m'ont plongé dans une névrose profonde aussi vite que j'en suis par la suite ressorti. Je n'avais aucune envie de rentrer chez moi. Je n’avais pas envie de voir des amis. J'ai quitté les cours avant la fin de la journée, et je suis passé acheter une bouteille de Madère. Je suis allé à Bercy. Je me suis posé sur la partie inférieure du pont de la Bibliothèque François Mitterrand. J'avais envie d'étreindre et de fuir la solitude en même temps. J'avais envie d'envoyer chier les passants, ma famille et mes amis. Je me disais que rien ne valait la peine. Les mots et les idées se bousculaient dans ma tête en un manège incessant. Et puis, tout à coup, j'ai regardé la Seine.
Elle n'en avait rien à faire de mon trouble, la garce. Elle coulait, simplement. Je me suis dis que tout serait plus simple si je m'y jetais. Que tout serais fini. Que moi aussi je coulerais, simplement. J'avais atteint le pic de cette dépression accélérée. Dans ma vie, c'est la deuxième fois que je pense plus ou moins sérieusement à me foutre en l'air. Mais là, c'était encore plus fort que la fois précédente. Tout paraît si simple, quand on voit les choses de ce point de vue. Tout est si facile. Il suffit d'enjamber la barrière.
J'en étais à la moitié de la bouteille. J'avais froid. Et, soudainement, m'est venue une idée. Un ami m'a il y a quelques temps fait remarquer que je n'avais jamais remercié mon ex pour le pas en avant qu'elle m'avait, involontairement, poussé à faire. Je lui ai envoyé un message, ou je lui disais enfin à quel point le monde qu'elle a voulu me faire découvrir m'avait dégoûté, et à quel point ce dégoût m'avait aidé à y voir plus clair sur qui j'étais vraiment . Je ne m'attendais pas à une réponse. En fait, je n'y pensais déjà plus avant qu'elle n'ait pu le lire. De nouveau, il n'y eu plus que moi, la Seine, et de la béatitude que me procurerais notre union. Mais elle a répondu...
Dans ma vie, c'est la deuxième fois que je lui suis redevable. Si elle n'avait pas été là, bien que je ne sais pas si j'aurais sauté, je serais toujours en plein tête à tête avec la Seine. A l'époque où je l'ai quittée, elle m'a fait comprendre qui j'étais. Aujourd'hui, elle m'a fait comprendre pourquoi le fait d'être qui je suis vaut encore le coup.
J'ai du mal avec mes semblables. Depuis toujours. Et j'ai longtemps cru que j'étais seul responsable de cette profonde incompréhension qui nous séparaient, moi et le monde qui m'entoure. Mais ce soir, toujours fidèle à elle même, mon ex m'a rappelé, involontairement, toujours, qu'il y a sur Terre des cons. Des vrais cons. Pas juste des personnes avec qui je ne m'entends pas forcément bien. De véritables ordures. Élitistes, manipulateurs, égocentriques... Et en bonne ambassadrice, elle m'a fait comprendre que ces gens là ne se jetterons pas du haut d'un pont. Ces gens là ne s’arrêteront pas. Et surtout, que ces gens là ne méritent pas de gagner. Plus que pour les gens que j'apprécie, et, malgré mon côté sociopathe, ils existent, c'est pour les gens que je hais que je veux continuer à me battre. Il est hors de question de me coucher. Ce serait les laisser avoir encore un peu plus d'emprise sur le monde.
J'ai finis la bouteille en lisant les inepties qu'elle m'avait envoyé. Ça suintait le luxe, la prétention, la naïveté et la mauvaise foi. J'y ai pris un plaisir fou. Je me suis levé, et j'ai balancé la bouteille vide dans la Seine. Comme pour lui faire comprendre qu'elle avait échouée. Qu'elle ne m'aurait pas ce soir. La clope au bec, je me sentais grand. Je me sentais fort. Capable de tenir bon malgré les assauts incessant des pires créatures. Je le sais. Je le sens. Je n'en suis qu'au début de mon combat. Et même si, un jour, je me rends compte que ma révolte, quoi que j'en fasse, n'aura pas eu plus d'impact sur le monde qu'un gravier en aurait sur un mur en béton armé, je saurais que je n'aurais pas eu tort. Que je n'aurais pas perdu. Que je ne me serais pas couché.
Parfois, il ne faut pas grand chose pour sortir d'un moment de déprime. Et la prochaine fois que je flirterais avec mes idées noires, je n'aurais qu'a aller retrouver mon amie la Seine, une clope dans une main, une bouteille de Madère dans l'autre, et à discuter avec des cons...

mardi 15 janvier 2013

Presque Chanson - Dis Moi Papa

 Un petit hommage à Renaud. Plus précisément à la chanson " Pourquoi d'Abord ?".

Mon papa dis moi pourquoi
Le monsieur qui vient le soir
Pour faire le ménage chez toi
Sa peau à lui est noire?

C'est un nègre, pas un monsieur
Et cet enfoiré m'saoule,
C'est un connard paresseux
Un peu comme les bougnouls.

Dis papa aussi pourquoi
Y'a un de mes copains
Il dit qu'il a deux papas,
Moi j'y comprends plus rien

Cet enfant là n'a pas deux pères,
C'est juste de sodomites,
Ceux là brûleront en enfer
Donc maintenant tu l'évites.

Et pourquoi l'vieux qui vit dehors
Juste en bas d'chez nous
Lui il a pas de montre en or?
On dirais qu'il a pas d'sous.

Tiens merci d'm'y faire penser
A ce glandeur d'ivrogne,
Si demain il a pas dégagé
Je descends et j'le cogne.

Mais nous papa on a pleins d'argent
Alors dis moi pourquoi
On en donnerais pas aux gens
Que eux ils en ont pas?

Bon Marine là tu m'fais chier
Avec tes questions débiles,
Quand je serais à l'Elyssée,
Répondre s'ra plus facile !

lundi 14 janvier 2013

Nouvelle - Le Palais des Glaces

Elle sentit une présence derrière elle, elle se retourna... Et ne vit que son reflet. Sur l'instant, elle se trouva sotte, et se mit à rire de la peur qu'elle avait eu. Cependant, quelque chose dans son rire sonnait faux. Ce n'était qu'un réflexe de défense, et elle le savait très bien. Elle était extrêmement anxieuse depuis qu'elle était entrée dans ce labyrinthe de miroirs. D'aussi loin qu'elle pouvait se souvenir, elle avait toujours détesté ce genre d'attraction. Elle n'avait aucun sens de l'orientation, ce qui expliquait son manque d'attirance pour les labyrinthes classiques. Que penser alors de ces palais des glaces prévus pour brouiller vos sens et vous égarer encore plus facilement ? Et puis... il y avait autre chose. Une chose qu'elle ne pouvait définir, une peur qui la saisissait à chaque fois qu'elle déambulait dans ces couloirs aux murs réfléchissants.
Ce n'était pas la peur, compréhensible, de se perdre. C'était quelque chose de plus complexe, de plus profond. Une peur presque panique, qu'elle essayait tant bien que mal de cacher lorsqu'elle partait à la suite de son frère et de sa sœur quand, enfants, ils passaient des journées entières à la fête foraine. Cette fois ci, elle était grande, et elle était seule. Plus personne à qui cacher cette terreur grandissante à part elle même. Car oui, cette fois encore, elle avait peur. Plus peur que jamais même. Elle ne se rappelait même plus quel idiot avait pu la pousser à entrer seule là dedans. Elle s'en moquait. Ça n'avait plus d'importance.
Elle était à présent dans une salle minuscule. Comme partout, le sol et le plafond diffusaient une lumière blanche. Et comme partout, elle voyait son reflet de toutes parts. A gauche, à droite, en face... Et dès qu'elle fixait son attention sur un miroir, tous ses autres yeux se fixaient instantanément sur elle.
Elle commença à ressentir une douleur dans les mollets. Elle avait marché depuis un temps qui lui semblait une éternité. Elle n'avait jamais été très sportive. Ça avait toujours été sa sœur ainée la plus endurante. C'était sa sœur que leur père emmenait aux rencontres sportives, et c'était sur son étagère à elle que s'entassaient les trophées junior. Longtemps elle avait rêvé d'égaler les prouesses de l'ainée. Longtemps elle a espéré allumer elle aussi cette étincelle de fierté dans les yeux de son père.
Elle continua d'avancer, hésitant à toutes les intersections, ayant l'impression de tourner en rond, de repasser encore et encore par les mêmes couloirs. Tout se ressemblait dans ce maudit endroit... Elle finit par arriver dans une seconde salle, un peu plus grande que la première. Et toujours ces foutus miroirs. Elle n'avait jamais aimé les miroirs. Adolescente, elle passait son temps à se dévisager dans celui de la salle de bain, à essayer de se faire belle. Parfois elle pensait y être arrivé, mais les garçons du lycée avaient vite fait de lui briser ses espoirs à grands coups de surnoms stupides et injurieux.
En regardant successivement tous les murs, elle se rendit compte que quelque chose clochait. Il lui semblait que lorsqu'elle bougeait les yeux de droite à gauche ou de gauche à droite, chacun de ses reflets continuait à la fixer impassiblement, au lieu de bouger les yeux eux aussi. Elle conclut à une illusion d'optique et préféra continuer plutôt que de s'appesantir sur cette impression. Elle n'était pas du genre à s'arrêter sur un problème et à y réfléchir. Quand elle le faisait, elle se sentait bête et irrationnelle. Sa mère le lui reprochait souvent. Elle se plaignait qu'elle ne soit pas comme son petit frère, qui était curieux de tout et cherchait à intellectualiser chaque chose, à apprendre tous les jours. C'est en partie à cause de cette pression qu'elle avait arrêté brutalement ses études.
Cette fois ci, elle en était certaine. Quelque chose n'allait pas. Son cœur battait de plus en plus vite. Alors qu'elle avançait, elle pouvait voir ces yeux, ses yeux, qui la regardaient, partout... Elle pressa le pas.
Elle finit par arriver dans une autre petite pièce, un peu plus grande encore que la précédente. Elle s'arrêta en plein milieu, et se mit à tourner sur elle même. Toujours ce regard qui venait de toutes les directions, sans un seul endroit où se cacher. Elle s'arrêta sur un miroir qui lui faisait face. Elle observa son reflet. Et celui ci de lever lentement vers elle un doigt accusateur. Celui à sa gauche fit de même. Puis celui de droite. Et celui ci, et celui là. En quelques instants, des dizaines de doigts étaient pointés sur elle. S'en était trop. Elle se mit à courir, à crier. Elle appela à l'aide. Mais personne ne répondit. Personne n'était là. Il n'y avait qu'elle.
Elle déboucha dans une dernière pièce, encore plus grande que les autres, mais qui s'avéra être un cul de sac. Quand elle fit volte face pour chercher un autre chemin, elle ne put retrouver le couloir par lequel elle était entré. Elle recula, cria, s'époumona sous les regards qui l'encerclaient, lui coupaient toute retraite. Soudainement, le sol et le plafond n'émirent plus aucune lumière. Elle se retrouva dans le noir le plus total. Pourtant, dans le miroir qui lui faisait face, et seulement celui là, son reflet, son horrible reflet, continuait d'être éclairé comme par une ouverture vers le jour au dessus de sa tête, ce qui lui donnait l'apparence d'un ange, ou d'un fantôme. Et toujours, toujours ce doigt accusateur, toujours ce regard qui la transperçait, et cette bouche, cette bouche grande ouverte qui semblait vouloir hurler, mais dont aucun son ne sortait. Elle n'en pouvait plus. Elle aurait voulu mourir. Mourir plutôt que de supporter encore son propre regard. Car, à travers ces yeux, elle voyait tous ceux à qui elle avait voulu plaire. Tous ceux qui l'avaient ignoré ou rejeté, tous ceux aux yeux desquels elle n'était rien, et même moins que rien. Elle se recroquevilla au centre de la pièce et se mit à pleurer.
Et puis, il y eut ce bruit. Ce bruit électronique et assourdissant, le genre de bruits dont on veut qu'ils s'arrêtent à l'instant même où ils commencent.
En se réveillant ce matin là, elle eut la certitude de n'être plus jamais la même.


vendredi 11 janvier 2013

Conte - La Choppe de Bière et le Verre de Vin

C'est sur le zinc d'un troquet parisien que furent réunis, un soir, par le plus grand des hasards, une choppe de bière et un verre de vin. Il est des mondes qui ne sont pas faits pour se rencontrer. C'est du moins ce que se dit le verre de vin lorsqu'il furent présentés. Il faut dire que le contraste était violent. La choppe de bière n'avait en effet pas beaucoup d’élégance. Un grand verre d'où dégoulinait abondamment une mousse blanchâtre, ça évoque d'avantage la beuverie et la vulgarité que la noblesse. Le verre à vin, lui, avait autrement plus de prestance. Un beau verre à pied contenant la juste dose d'un vin vermeil. La lumière qui filtrait dans l'enivrant liquide lui donnait des reflets étincelants. « Je ne devrais pas avoir à côtoyer de tels individus. », se dit le verre de vin. « Je vaux beaucoup mieux que ça. Je suis l’image même de la gastronomie française. Je suis synonyme de délicatesse et d'élégance. La fine fleur du terroir. Je suis là pour le plaisir que je procure aux sens les plus avertis. Les reflets de ma robe, l'arôme de mon nez, mes larmes qui coulent lentement, les saveurs subtiles que je dégage au palais. Je suis à mille lieues de cet objet de débauche, juste bon à saouler les rustres incapables de m'apprécier, et qui finira pissé contre un mur ou vomi dans le caniveaux. ». Mais avant même que quiconque ait peu y tremper les lèvres, le geste maladroit d'un des clients fit choir le verre qui se brisa en mille éclats, rependant sa contenance sur le sol. « Mince, je suis désolé. », dit le client.
« Pensez vous, », répondit le taulier, « c'est jamais qu'un peu de piquette. Je vous en sert un autre. »

mercredi 9 janvier 2013

Texte Totalement Informel - Lettre Ouverte à ma Bien-Aimée

J'ai écrit ça hier, après deux bonnes heures à cogiter dans mon plumard. D'habitude, je met ma tête et mes couilles dans mon stylo. Cette fois ci, j'y ai mis que mon cœur. Et ça fait mal. Je viens de finir de le taper, j'ai presque rien corrigé, mais j'avoue que je l'assume difficilement. C'est vachement éloigné de ce que je fais d'habitude. Soyez indulgents, ou j'te casse la gueule.




Cher amour,

J'écris ces mots parce que je suis incapable de pleurer. Jamais quand j'en ai réellement besoin, en tout cas. Jamais pour les choses importantes...
Pourtant, il faut que je fasse sortir ce qui me dévore l'âme. Tu ne peux pas imaginer comme ton absence me pèse...
Je pense à toi depuis si longtemps déjà... J'imagine à quoi tu ressemble, ce que tu fais, ce que tu aimes. Je me demande si tu pense à moi...
J'ai déjà vécu mille fois notre rencontre, tu sais... A l'école, au boulot, dans la rue, dans un café, dans une soirée, pendant les vacances... Même sur internet bon dieu...
J'ai rêvé ton sourire, ton regard, ta voix... Je vis en mal de toi.
Il y a des moments que j'apprécie, des instants ou je me sens bien, certes. Mon manque n'est pas un manque lyrique, dans lequel je penserais à toi à chaque seconde, où je ne pourrais jamais sourire loin de toi, où je ne remarquerais aucune autre fille...
Mon manque à moi est bien réel, et à défaut d'être romanesque et omniprésent, il est une douleur qui ne me quitte jamais vraiment...
Je ne pense pas à toi quand je suis au cinéma, au boulot ou en soirée. Mais il n'est pas un soir où je ne donnerais tout pour être à tes côtés...
Il m'arrive de sourire, de rire, et très franchement. Mais à chaque fois, un petit bout de mon être regrette que ce ne soit pas avec toi...
J'ai remarqué d'autres filles, j'en ai même connues. Mais je doute d'avoir jamais aimé comme je voudrais t'aimer...
J'ai déjà cru t’apercevoir, tu sais. Mais elles n'étaient pas toi...
Elles cherchent toutes à être parfaites, trop parfaites, chacune à leur manière. Toi, tu n'en aura pas besoin. Toi, tu sera parfaite. Pas parce que tu n'aura aucun défaut, je le sais. Mais tu sera parfaite pour moi. C'est tout ce qui importe...
J'ai l'impression de te chercher depuis si longtemps que j'ai parfois du mal à croire encore en toi. Mais tu sais ce qui me redonne toujours espoir ? La certitude que je te reconnaîtrai...
A l'instant même où je poserai mes yeux dans les tiens, je me dirai « C'est elle. C'est celle avec qui j'accepterai de me rouler dans l'herbe en effeuillant des marguerites sans trouver ça niais. La seule avec qui je passerai des nuits entières à discuter sans jamais me lasser. La seule à qui je pourrai dire qu'elle est la plus belle sans jamais me forcer. La seule pour laquelle j'accepterai d'écrire des textes réservés à ses yeux uniquement. La seule qui me fera oublier mes doutes sur l'amour. La seule que j'aimerai tellement que je le sentirai dans les recoins les plus sombres et tortueux de mon âme. La seule que j'aimerai vraiment... ».
Quand je regarde le ciel la nuit et que quelques étoiles percent à travers le ciel pollué, je pense à toi...
Quand un film, un livre ou une musique me bouleverse, je me demande si tu l'aimerais...
Quand je me plonge dans mes questionnements les plus intimes, j'imagine ce que tu répondrais...
Oh, si seulement tu pouvais me répondre...
Tu hantes mes rêves, tu sais. Tu viens à chaque fois me visiter sous des traits différents, mais je sais toujours que c'est toi...
Si tu savais comme tu me manque...
Comme je voudrais que tu ne sois pas qu'un songe...
Qu'une illusion...
Qu'un espoir...
Pour l'instant, je préfère garder mes à priori sur l'amour et les couples. Je me protège. Je continue à me forcer à douter...
Mais je sais que tu es là, quelque part...
Je rêve que tu lise ce texte, que tu te reconnaisse et que tu vienne vers moi. Mais je doute que ce soit aussi simple...
Et si par malheur nous devions ne jamais nous croiser, alors je te le dis quand même, juste une fois, au moins une fois, pour ne pas avoir l'impression de vivre ma vie en vain...
Je t'aime...