vendredi 18 janvier 2013
mardi 15 janvier 2013
Presque Chanson - Dis Moi Papa
Un petit hommage à Renaud. Plus précisément à la chanson " Pourquoi d'Abord ?".
Mon papa dis moi pourquoi
Le monsieur qui vient le soir
Pour faire le ménage chez toi
Sa peau à lui est noire?
C'est un nègre, pas un monsieur
Et cet enfoiré m'saoule,
C'est un connard paresseux
Un peu comme les bougnouls.
Dis papa aussi pourquoi
Y'a un de mes copains
Il dit qu'il a deux papas,
Moi j'y comprends plus rien
Cet enfant là n'a pas deux pères,
C'est juste de sodomites,
Ceux là brûleront en enfer
Donc maintenant tu l'évites.
Et pourquoi l'vieux qui vit dehors
Juste en bas d'chez nous
Lui il a pas de montre en or?
On dirais qu'il a pas d'sous.
Tiens merci d'm'y faire penser
A ce glandeur d'ivrogne,
Si demain il a pas dégagé
Je descends et j'le cogne.
Mais nous papa on a pleins d'argent
Alors dis moi pourquoi
On en donnerais pas aux gens
Que eux ils en ont pas?
Bon Marine là tu m'fais chier
Avec tes questions débiles,
Quand je serais à l'Elyssée,
Répondre s'ra plus facile !
lundi 14 janvier 2013
Nouvelle - Le Palais des Glaces
Elle sentit une présence derrière
elle, elle se retourna... Et ne vit que son reflet. Sur l'instant,
elle se trouva sotte, et se mit à rire de la peur qu'elle avait eu.
Cependant, quelque chose dans son rire sonnait faux. Ce n'était
qu'un réflexe de défense, et elle le savait très bien. Elle était
extrêmement anxieuse depuis qu'elle était entrée dans ce
labyrinthe de miroirs. D'aussi loin qu'elle pouvait se souvenir, elle
avait toujours détesté ce genre d'attraction. Elle n'avait aucun
sens de l'orientation, ce qui expliquait son manque d'attirance pour
les labyrinthes classiques. Que penser alors de ces palais des glaces
prévus pour brouiller vos sens et vous égarer encore plus
facilement ? Et puis... il y avait autre chose. Une chose qu'elle ne
pouvait définir, une peur qui la saisissait à chaque fois qu'elle
déambulait dans ces couloirs aux murs réfléchissants.
Ce n'était pas la peur,
compréhensible, de se perdre. C'était quelque chose de plus
complexe, de plus profond. Une peur presque panique, qu'elle essayait
tant bien que mal de cacher lorsqu'elle partait à la suite de son
frère et de sa sœur quand, enfants, ils passaient des journées
entières à la fête foraine. Cette fois ci, elle était grande, et
elle était seule. Plus personne à qui cacher cette terreur
grandissante à part elle même. Car oui, cette fois encore, elle
avait peur. Plus peur que jamais même. Elle ne se rappelait même
plus quel idiot avait pu la pousser à entrer seule là dedans. Elle
s'en moquait. Ça n'avait plus d'importance.
Elle était à présent dans une salle
minuscule. Comme partout, le sol et le plafond diffusaient une
lumière blanche. Et comme partout, elle voyait son reflet de toutes
parts. A gauche, à droite, en face... Et dès qu'elle fixait son
attention sur un miroir, tous ses autres yeux se fixaient
instantanément sur elle.
Elle commença à ressentir une douleur
dans les mollets. Elle avait marché depuis un temps qui lui semblait
une éternité. Elle n'avait jamais été très sportive. Ça avait
toujours été sa sœur ainée la plus endurante. C'était sa sœur
que leur père emmenait aux rencontres sportives, et c'était sur son
étagère à elle que s'entassaient les trophées junior. Longtemps
elle avait rêvé d'égaler les prouesses de l'ainée. Longtemps elle
a espéré allumer elle aussi cette étincelle de fierté dans les
yeux de son père.
Elle continua d'avancer, hésitant à
toutes les intersections, ayant l'impression de tourner en rond, de
repasser encore et encore par les mêmes couloirs. Tout se
ressemblait dans ce maudit endroit... Elle finit par arriver dans une
seconde salle, un peu plus grande que la première. Et toujours ces
foutus miroirs. Elle n'avait jamais aimé les miroirs. Adolescente,
elle passait son temps à se dévisager dans celui de la salle de
bain, à essayer de se faire belle. Parfois elle pensait y être
arrivé, mais les garçons du lycée avaient vite fait de lui briser
ses espoirs à grands coups de surnoms stupides et injurieux.
En regardant successivement tous les
murs, elle se rendit compte que quelque chose clochait. Il lui
semblait que lorsqu'elle bougeait les yeux de droite à gauche ou de
gauche à droite, chacun de ses reflets continuait à la fixer
impassiblement, au lieu de bouger les yeux eux aussi. Elle conclut à
une illusion d'optique et préféra continuer plutôt que de
s'appesantir sur cette impression. Elle n'était pas du genre à
s'arrêter sur un problème et à y réfléchir. Quand elle le
faisait, elle se sentait bête et irrationnelle. Sa mère le lui
reprochait souvent. Elle se plaignait qu'elle ne soit pas comme son
petit frère, qui était curieux de tout et cherchait à
intellectualiser chaque chose, à apprendre tous les jours. C'est en
partie à cause de cette pression qu'elle avait arrêté brutalement
ses études.
Cette fois ci, elle en était certaine.
Quelque chose n'allait pas. Son cœur battait de plus en plus vite.
Alors qu'elle avançait, elle pouvait voir ces yeux, ses yeux, qui la
regardaient, partout... Elle pressa le pas.
Elle finit par arriver dans une autre
petite pièce, un peu plus grande encore que la précédente. Elle
s'arrêta en plein milieu, et se mit à tourner sur elle même.
Toujours ce regard qui venait de toutes les directions, sans un seul
endroit où se cacher. Elle s'arrêta sur un miroir qui lui faisait
face. Elle observa son reflet. Et celui ci de lever lentement vers
elle un doigt accusateur. Celui à sa gauche fit de même. Puis celui
de droite. Et celui ci, et celui là. En quelques instants, des
dizaines de doigts étaient pointés sur elle. S'en était trop. Elle
se mit à courir, à crier. Elle appela à l'aide. Mais personne ne
répondit. Personne n'était là. Il n'y avait qu'elle.
Elle déboucha dans une dernière
pièce, encore plus grande que les autres, mais qui s'avéra être un
cul de sac. Quand elle fit volte face pour chercher un autre chemin,
elle ne put retrouver le couloir par lequel elle était entré. Elle
recula, cria, s'époumona sous les regards qui l'encerclaient, lui
coupaient toute retraite. Soudainement, le sol et le plafond
n'émirent plus aucune lumière. Elle se retrouva dans le noir le
plus total. Pourtant, dans le miroir qui lui faisait face, et
seulement celui là, son reflet, son horrible reflet, continuait
d'être éclairé comme par une ouverture vers le jour au dessus de
sa tête, ce qui lui donnait l'apparence d'un ange, ou d'un fantôme.
Et toujours, toujours ce doigt accusateur, toujours ce regard qui la
transperçait, et cette bouche, cette bouche grande ouverte qui
semblait vouloir hurler, mais dont aucun son ne sortait. Elle n'en
pouvait plus. Elle aurait voulu mourir. Mourir plutôt que de
supporter encore son propre regard. Car, à travers ces yeux, elle
voyait tous ceux à qui elle avait voulu plaire. Tous ceux qui
l'avaient ignoré ou rejeté, tous ceux aux yeux desquels elle
n'était rien, et même moins que rien. Elle se recroquevilla au
centre de la pièce et se mit à pleurer.
Et puis, il y eut ce bruit. Ce bruit
électronique et assourdissant, le genre de bruits dont on veut
qu'ils s'arrêtent à l'instant même où ils commencent.
En se réveillant ce matin là, elle
eut la certitude de n'être plus jamais la même.
vendredi 11 janvier 2013
Conte - La Choppe de Bière et le Verre de Vin
C'est sur le zinc d'un troquet parisien
que furent réunis, un soir, par le plus grand des hasards, une
choppe de bière et un verre de vin. Il est des mondes qui ne sont
pas faits pour se rencontrer. C'est du moins ce que se dit le verre
de vin lorsqu'il furent présentés. Il faut dire que le contraste
était violent. La choppe de bière n'avait en effet pas beaucoup
d’élégance. Un grand verre d'où dégoulinait abondamment une
mousse blanchâtre, ça évoque d'avantage la beuverie et la
vulgarité que la noblesse. Le verre à vin, lui, avait autrement
plus de prestance. Un beau verre à pied contenant la juste dose d'un
vin vermeil. La lumière qui filtrait dans l'enivrant liquide lui
donnait des reflets étincelants. « Je ne devrais pas avoir à
côtoyer de tels individus. », se dit le verre de vin. « Je
vaux beaucoup mieux que ça. Je suis l’image même de la
gastronomie française. Je suis synonyme de délicatesse et
d'élégance. La fine fleur du terroir. Je suis là pour le plaisir
que je procure aux sens les plus avertis. Les reflets de ma robe,
l'arôme de mon nez, mes larmes qui coulent lentement, les saveurs
subtiles que je dégage au palais. Je suis à mille lieues de cet
objet de débauche, juste bon à saouler les rustres incapables de
m'apprécier, et qui finira pissé contre un mur ou vomi dans le
caniveaux. ». Mais avant même que quiconque ait peu y tremper
les lèvres, le geste maladroit d'un des clients fit choir le verre
qui se brisa en mille éclats, rependant sa contenance sur le sol.
« Mince, je suis désolé. », dit le client.
« Pensez vous, », répondit
le taulier, « c'est jamais qu'un peu de piquette. Je vous en
sert un autre. »
jeudi 10 janvier 2013
mercredi 9 janvier 2013
Texte Totalement Informel - Lettre Ouverte à ma Bien-Aimée
J'ai écrit ça hier, après deux bonnes heures à cogiter dans mon plumard. D'habitude, je met ma tête et mes couilles dans mon stylo. Cette fois ci, j'y ai mis que mon cœur. Et ça fait mal. Je viens de finir de le taper, j'ai presque rien corrigé, mais j'avoue que je l'assume difficilement. C'est vachement éloigné de ce que je fais d'habitude. Soyez indulgents, ou j'te casse la gueule.
Cher amour,
J'écris ces mots parce que je suis
incapable de pleurer. Jamais quand j'en ai réellement besoin, en
tout cas. Jamais pour les choses importantes...
Pourtant, il faut que je fasse sortir
ce qui me dévore l'âme. Tu ne peux pas imaginer comme ton absence
me pèse...
Je pense à toi depuis si longtemps
déjà... J'imagine à quoi tu ressemble, ce que tu fais, ce que tu
aimes. Je me demande si tu pense à moi...
J'ai déjà vécu mille fois notre
rencontre, tu sais... A l'école, au boulot, dans la rue, dans un
café, dans une soirée, pendant les vacances... Même sur internet
bon dieu...
J'ai rêvé ton sourire, ton regard, ta
voix... Je vis en mal de toi.
Il y a des moments que j'apprécie, des
instants ou je me sens bien, certes. Mon manque n'est pas un manque
lyrique, dans lequel je penserais à toi à chaque seconde, où je ne
pourrais jamais sourire loin de toi, où je ne remarquerais aucune
autre fille...
Mon manque à moi est bien réel, et à
défaut d'être romanesque et omniprésent, il est une douleur qui ne
me quitte jamais vraiment...
Je ne pense pas à toi quand je suis au
cinéma, au boulot ou en soirée. Mais il n'est pas un soir où je ne
donnerais tout pour être à tes côtés...
Il m'arrive de sourire, de rire, et
très franchement. Mais à chaque fois, un petit bout de mon être
regrette que ce ne soit pas avec toi...
J'ai remarqué d'autres filles, j'en ai
même connues. Mais je doute d'avoir jamais aimé comme je voudrais
t'aimer...
J'ai déjà cru t’apercevoir, tu
sais. Mais elles n'étaient pas toi...
Elles cherchent toutes à être
parfaites, trop parfaites, chacune à leur manière. Toi, tu n'en
aura pas besoin. Toi, tu sera parfaite. Pas parce que tu n'aura aucun
défaut, je le sais. Mais tu sera parfaite pour moi. C'est tout ce
qui importe...
J'ai l'impression de te chercher depuis
si longtemps que j'ai parfois du mal à croire encore en toi. Mais tu
sais ce qui me redonne toujours espoir ? La certitude que je te
reconnaîtrai...
A l'instant même où je poserai mes
yeux dans les tiens, je me dirai « C'est elle. C'est celle avec
qui j'accepterai de me rouler dans l'herbe en effeuillant des
marguerites sans trouver ça niais. La seule avec qui je passerai des
nuits entières à discuter sans jamais me lasser. La seule à qui je
pourrai dire qu'elle est la plus belle sans jamais me forcer. La
seule pour laquelle j'accepterai d'écrire des textes réservés à
ses yeux uniquement. La seule qui me fera oublier mes doutes sur
l'amour. La seule que j'aimerai tellement que je le sentirai dans les
recoins les plus sombres et tortueux de mon âme. La seule que
j'aimerai vraiment... ».
Quand je regarde le ciel la nuit et que
quelques étoiles percent à travers le ciel pollué, je pense à
toi...
Quand un film, un livre ou une musique
me bouleverse, je me demande si tu l'aimerais...
Quand je me plonge dans mes
questionnements les plus intimes, j'imagine ce que tu répondrais...
Oh, si seulement tu pouvais me
répondre...
Tu hantes mes rêves, tu sais. Tu viens
à chaque fois me visiter sous des traits différents, mais je sais
toujours que c'est toi...
Si tu savais comme tu me manque...
Comme je voudrais que tu ne sois pas
qu'un songe...
Qu'une illusion...
Qu'un espoir...
Pour l'instant, je préfère garder mes
à priori sur l'amour et les couples. Je me protège. Je continue à
me forcer à douter...
Mais je sais que tu es là, quelque
part...
Je rêve que tu lise ce texte, que tu
te reconnaisse et que tu vienne vers moi. Mais je doute que ce soit
aussi simple...
Et si par malheur nous devions ne jamais
nous croiser, alors je te le dis quand même, juste une fois, au
moins une fois, pour ne pas avoir l'impression de vivre ma vie en
vain...
Je t'aime...
mardi 8 janvier 2013
mercredi 2 janvier 2013
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